La 4^e édition du Focus PND, la tribune du Patronat destinée aux échanges entre les membres du Gouvernement et le Secteur privé sur les projets et programmes inscrits dans le Plan National de Développement 2021-2025, a été consacrée au secteur des ressources animales et halieutiques. La CGECI recevait à cet effet, ce jeudi 21 septembre 2023, le ministre Sidi Tiemoko Touré, en charge de ce département, pour des échanges sur les opportunités d’investissement dans le secteur et les facilités offertes aux investisseurs qui s’y intéressent. La rencontre aura surtout montré qu’un grand nombre d’entrepreneurs ivoiriens sont porteurs de projets dans ce domaine, mais qu’ils ont besoin d’être orienter et assister, afin de surmonter des difficultés auxquelles ils font face.

Le président de la CGECI, Ahmed Cissé, a salué d’entrée les actions du ministre Sidi Touré qui contribuent à accroitre progressivement la production nationale dans ce secteur stratégique et à limiter la dépendance de la Côte d’Ivoire vis-à-vis des importations. Il a cité particulièrement le programme stratégique de transformation de l’aquaculture en Côte d’Ivoire, qui devrait favoriser la production d’environ 500.000 tonnes de poisson à l’horizon 2030, avec une chaine de production estimée à environ 825 milliards Fcfa.

« Les importations de denrées animales (viandes et abats, poissons, lait et produits laitiers) coûtent à la Côte d'Ivoire plus de 450 milliards de FCFA par an. Plus largement, le pays a dépensé 1.000 milliards de FCFA pour importer des denrées alimentaires en 2021, malgré ses sols fertiles, ce qui équivaut à 10% de son budget national », a interpellé Ahmed Cissé.

Le ministre Sidi Touré a indiqué que la Côte d’Ivoire regorge d’énormes potentialités qui constituent une réelle opportunité d’investissement visant à couvrir les déficits du marché par la production nationale. Celle-ci ne couvre à ce jour que 44% des besoins en viandes (bovins, ovins, caprins et volaille), 19,1% des besoins en lait et 16% des besoins en produits halieutiques.

Ce sont ces problématiques qu’adresse la Politique nationale de développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture (PONADEPA), adoptée en janvier 2022 et qui constitue l’unique cadre harmonisé de l’ensemble des interventions dans le secteur des ressources animales et halieutiques. D’un coût de 1049,4 milliards Fcfa, elle nécessite d’importants investissements sont 60% sont attendus du secteur privé, 26% des partenaires techniques et financiers (PTF), et 14% de l’Etat. Pour son opérationnalisation, 23 projets structurants et 27 réformes ont été élaborés dont 7 achevés à ce jour.

Dans le secteur de la pêche, entre autres, l’objectif est d’atteindre une production annuelle de 97000 tonnes, contre 150.000 tonnes de poissons d’élevage pour l’aquaculture, à horizon 2026. Pour ce qui concerne la filière de production de viande, l’objectif à l’horizon 2026 est de 130.000 tonnes de viandes de volailles, 42 219 tonnes de viande bovine, 25 000 tonnes de viande ovine, 25 000 tonnes de viande de porcs correspondant à un chiffre d’affaires cumulé de 268,213 milliards de Fcfa.

En outre, trois instruments de soutien au secteur privé ont été mis en place dont le centre d’application et de spécialisation des cas destiné à l’adressage des problématiques de l’ensemble des chaines de valeur, le fonds de promotion des productions animales et halieutiques, ainsi que le système d’exonération sur les produits industriels et produits destinés au secteur.

Emmanuel Akani