Réseaux sociaux: Comment Whatsapp a conquis l’Afrique

Tuesday 19 July 2016

Lancé en 2009, Whatsapp compte aujourd’hui plus d’un milliard d’utilisateurs. Une performance de taille à laquelle l’Afrique est loin d’être étrangère : Whatsapp est l’application mobile la plus utilisée du continent et sa croissance est exponentielle. Recette d’un (énorme) succès.

Fin 2015, Whatsapp représentait 11% du trafic mobile en Afrique subsaharienne, deux fois plus que Facebook et 2,5 fois plus que YouTube, selon une étude du cabinet Sandvine. Mieux : dans ce domaine l’application affichait une croissance de 50% entre fin 2014 et fin 2015. Et celle-ci semble loin d’avoir faibli depuis, notamment parce que ses concepteurs ont su jouer plusieurs cartes gagnantes.

Ingrédient n°1 : des messages gratuits et un faible besoin de connexion

On ne va pas se mentir : l’argument numéro un de Whatsapp est la gratuité. En concurrence avec les messageries des opérateurs traditionnels, qui multiplient toujours les surtaxes pour les envois à l’étranger, Whatsapp a fait le choix du gratuit. Atout non négligeable : votre répertoire se synchronise automatiquement avec l’application.

Résultat : bon nombre d’Africains, dans leur vie privée ou professionnelle, privilégient Whatsapp par rapport à la messagerie traditionnelle pour leurs échanges de texte, de photos et de vidéos. Bien qu’il faille être connecté en 3G, 4G  ou wifi, ce coût de connexion est largement compensé par les économies de SMS, en particulier lorsqu’il s’agit d’une discussion de groupe.

Un argument massue dans les pays d’Afrique subsaharienne comme au Maghreb, d’autant que l’application ne nécessite qu’un faible niveau de connexion internet. En rachetant Whatsapp en 2014 pour 22 milliards de dollars, Facebook a acquis un outil de plus afin de consolider sa croissance dans les pays en développement.

Ingrédient n°2 : des appels gratuits et des nouveautés en pagaille

C’est sans doute l’atout essentiel de Whatsapp : la gratuité des appels, mise en place début février 2015. Face aux surtaxes des appels à l’étranger, Whatsapp s’est posé en concurrent redoutable des opérateurs téléphoniques, dont il utilise néanmoins les licences 3G ou 4G pour fonctionner.

Un énorme atout pour les Subsahariens et leur diaspora. Le créateur de l’application l’a d’ailleurs bien compris : alors que Whatsapp n’était initialement gratuite que la première année, elle l’est désormais entièrement. En juin 2016, la marque, rachetée en 2014 par Facebook pour 22 milliards de dollars, annonçait le chiffre hallucinant de 100 millions d’appels vocaux émis chaque jour dans le monde.

Pour les opérateurs traditionnels, le manque à gagner est donc énorme. Résultat, le service d’appels audio a été bloqué en février au Maroc, sous la pression desdits opérateurs. Qu’importe, Whatsapp prépare déjà la suite : la société envisage de développer une boîte de messagerie vocale et un système d’appels vidéo, pour concurrencer Skype. Autre nouveauté attendue, le partage de la musique stockée sur son smartphone et des morceaux d’Apple Music, sous réserve que les deux interlocuteurs disposent d’un abonnement au service d’Apple.

Ingrédient n°3 : la confidentialité et un intérêt politique

C’est le dernier coup de com’ de Whatsapp: jouer sur la confidentialité des données. « Maintenant, tout message, appel, photo ou vidéo que vous envoyez à vos contacts est chiffré par défaut. Quand vous envoyez un message, la seule personne qui peut le lire est la personne ou le groupe à qui vous l’envoyez. Personne ne peut rentrer dans ce message. Pas même les cybercriminels, les pirates, les régimes oppressifs. Même pas nous », promettaient les fondateurs Brian Acton et Jan Koum alors qu’ils annonçaient un renforcement des mesures de sécurité et de cryptage en avril dernier.

Revers de la médaille : Whatsapp s’est mis à dos, comme Apple aux États-Unis, bon nombre de gouvernements. Fin décembre 2015, après un nouveau refus de fournir à la police des informations sur une affaire criminelle, la messagerie a été entièrement bloquée au Brésil pendant 48 heures. Sur un continent où bon nombre de politiques et d’activistes sont persuadés, à tort ou à raison, d’être écoutés par les gouvernements, Whatsapp fait donc figure de réseau sécurisé.



Source: JeuneAfrique.com

Publicité

SONDAGE

Dossier des 18 000 tonnes de riz avarié : le Chef de l'Etat a donné instructions aux Ministres de prendre toutes les sanctions contre les responsables au terme de l'enquête. Qu'en pensez-vous?







Nombre de votes:438 Resultat Archive


PORTRAIT


Soumaré Issouf

Professeur titulaire et Directeur du Laboratoire d’ingénierie financière de l’Université Laval (LABIFUL) au Canada

Prof. Issouf SOUMARÉ est Professeur titulaire et Directeur du Laboratoire d’ingénierie financière de l’Université Laval (LABIFUL) au Canada. Il est également le Président-Fondateur de l’INSTITUT SOUMARÉ DE LA FINANCE et de l’UNIVERSITÉ SOUMARÃâ... Lire la suite Voir plus


Publicité

Suivez nous sur facebook

Publicité

Dans la même catégorie

Editeur

Libellule Communication
Abidjan- République de Côte d’Ivoire
Coordonnateur éditorial
Emmanuel Akani
Tel: 45-4010-10
Email: manuakani@yahoo.fr

Service reportage

Email: info@minutes-eco.com

Minutes-eco.com © 2017 Tous droits réservés