Une augmentation du prix du carburant  ÃƒÂ  la pompe est observée en Côte d’Ivoire depuis le 1^er octobre 2022, de l’ordre de 40 Fcfa comme la précédente pour l’essence Super qui se vend désormais à 775 Fcfa le litre, contre 735 Fcfa/l depuis juin 2022 et 695 Fcfa/l avant cette date. Entre juin et octobre 2022, soit en quatre mois, c’est donc une augmentation de 80 FCFA/l qu’enregistre l’essence Super.

Le gasoil, plus généralement utilisé dans le transport des marchandises et des personnes, et qui était jusque-là maintenu à  615 Fcfa/l, connait une hausse de 40Fcfa et passe à 655 Fcfa/kg en ce début de mois d’octobre 2022, soit huit mois après le déclenchement de la guerre en Ukraine et les sanctions induites contre la Russie qui entrainent le monde dans une crise profonde de l’énergie.

Pour l’instant, le prix du gaz butane (utilisé par les ménages) reste inchangé : la bouteille de 6 Kg toujours à 2.000 Fcfa, celle de 12,5 Kg à 5.200 Fcfa, celle de 15 Kg à 6.965 Fcfa, celle de 17,5 Kg à 8.125 Fcfa, celle de 25 Kg à 11.610 Fcfa et enfin, celle de 28 Kg à 13.000 Fcfa.

Très clairement, ces nouveaux prix qui font peser sur le marché des risques d’une flambée générale des prix sur le marché déjà difficile témoignent d’un essoufflement de l’Etat dans sa volonté de contenir les effets de la hausse des cours des produits pétroliers à l’international, depuis avril 2022. « En octobre, les prix réels, avec toutes les taxes, sont de 831 FCFA/L pour le Super et 1014 FCFA/ pour le Gasoil. (...) Pour ce mois, l’abandon total de Taxe pour avoir les prix affichés se situera autour de 55 milliards FCFA. (…) Mais les mesures prises par l’Etat ont impacté la trésorerie de la Société ivoirienne de raffinerie (SIR), pouvant ainsi menacer l’achat de pétrole brut nécessaire à la production de produits pétroliers pour satisfaire aux besoins nationaux. Les marges de la SIR et la trésorerie se sont fortement dégradées du fait de la politique mise en place pour protéger les ménages depuis avril 2022. Le déficit de trésorerie supporté par la SIR depuis d’avril à fin septembre 2022 est d’environ 151 Milliards FCFA. Si cette situation perdure, la raffinerie pourrait avoir du mal à s’approvisionner en brut et le pays pourrait connaître des pénuries », interpelle le ministère des Mines, du Pétrole et de l’Energie, dans une note dont Minutes Eco a obtenu copie.

Si les raisons invoquées pour justifier cette hausse des prix du carburant à la pompe sont compréhensibles, les consommateurs se demandent comment l’Etat va s’y prendre pour contenir de nouvelles augmentations abusives constatées sur le marché depuis le depuis de la crise énégétique. Les prix des denrées de première nécessité et les tarifs du transport ont si souvent augmenté que les populations, surtout les couches les plus défavorisées, n’arrivent pas à suivre le rythme et se retrouvent exposées à la précarité. Même si le haut conseil des transporteurs tente de rassurer que cette augmentation n’aura pas d’effet sur les prix pratiqués sur les différentes lignes de transport, il y a fort à parier que ce soit le contraire qui se passe sur le terrain. Cette instance parait tout aussi déconnectée de la réalité que les services du ministère du Commerce et de l’Industrie en charge du contrôle des prix sur le marché ; et manifestement, il ne faut rien en attendre au-delà des simples déclarations en trompe-l’œil.

Emmanuel Akani