La 8ᵉ édition du Forum La Finance s’engage, organisée par la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) et Entrepreneurial Solutions Partners (ESPartners), s’est tenue ce jeudi 15 mai 2025 à la Maison de l’Entreprise. Le thème choisi, « Finance verte, opportunité pour les PME », s’inscrit dans un contexte de transition écologique accélérée. Cette édition a mis en lumière les opportunités concrètes qu’offre la finance durable pour stimuler l’innovation, la compétitivité et la croissance inclusive des petites et moyennes entreprises (PME). Celles-ci ont ainsi pu découvrir des pistes de financement alternatifs et innovants, notamment la finance verte, présentée comme un levier stratégique essentiel. Une feuille de route a été proposée afin de promouvoir un financement plus vert et durable, alors que les plaintes des PME à l’égard des banques persistent.

Dr Sylvère Konan, Directeur Général des PME et représentant du ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, a affirmé que, face aux défis du changement climatique et à ses impacts sur la productivité, les chaînes de valeur et la viabilité des activités économiques — notamment dans les secteurs agricole, énergétique et du bâtiment — la finance verte s’impose comme un puissant levier de transformation.

Il a assuré que l’État œuvre activement à intégrer les PME dans cette dynamique afin qu’elles ne soient pas « des laissés-pour-compte de cette transformation, mais en deviennent des actrices centrales. » À travers le ministère du Commerce et de l’Industrie ainsi que le ministère des Finances et du Budget, le gouvernement travaille à structurer des mécanismes facilitant l’accès aux financements verts et à développer un cadre réglementaire adapté.

Vers une approche intégrée du financement vert

Cependant, malgré l’existence de mécanismes tels que les obligations vertes, les fonds climat ou encore l’initiative de la Banque Verte Africaine portée par la Banque Africaine de Développement, l’accès des PME africaines à ces instruments reste très limité. Bien que les ressources bancaires aient doublé, le réseau des établissements offrant ces services demeure restreint et les institutions de microfinance peinent à soutenir la transition verte.

Le forum a mis en lumière les conclusions du rapport « Données pour la Croissance », produit par ESP, qui révèle que 60 % des besoins de financement des PME en Côte d’Ivoire restent non satisfaits ; le déficit de financement est estimé à plus de 3 500 milliards FCFA. Les PME ont besoin de solutions adaptées à leurs réalités, intégrant les enjeux climatiques et les exigences ESG.

L’objectif est de renforcer ces outils afin d’accélérer l’intégration des PME dans une économie verte et inclusive. Ainsi, pour plus d’efficacité, M. Éric Kacou, co-fondateur et Directeur Général d’ESP, également administrateur de la CGECI, a plaidé en faveur d’une approche intégrée du financement : « La finance verte ne doit pas être perçue comme une contrainte, mais comme une opportunité de transformation. Pour que les PME prospèrent dans un monde en mutation, il leur faut un capital intelligent, un financement accompagné d’un écosystème de soutien, de formation et de vision stratégique. »

Un panel a mis en évidence les opportunités concrètes pour les PME, notamment à travers les prêts verts, les subventions climatiques et l’importance d’un cadre réglementaire adapté. Plusieurs institutions financières ont exprimé un intérêt croissant pour l’intégration des critères de la finance verte dans leurs offres, qu’il s’agisse des banques classiques, des fonds souverains ou des fonds de private equity.

Emmanuel Akani