Le ministère du Patrimoine, du Portefeuille de l’État et des Entreprises publiques, à travers la direction générale des Établissements publics nationaux (DGEPN), a procédé ce vendredi 23 mai, à l’hôtel Noom Abidjan, au lancement du Programme national de renforcement de la gouvernance et de la gestion des EPN, en partenariat avec l’Institut national des administrateurs de Côte d’Ivoire (INAD-CI).

Cette première édition, qui débutera le 27 mai 2025 à Abidjan, s’étendra sur un mois et concernera 212 présidents des conseils d’administration et directeurs généraux des EPN et organismes assimilés. Ils bénéficieront d’un renforcement de leurs compétences en pilotage stratégique, finances publiques, analyse des risques, gestion des organes de gouvernance et conduite du changement, dans l’objectif d’améliorer l’impact des EPN.

Représentant le ministre Moussa Sanogo, le directeur de cabinet Adama Sall a affirmé que ce programme de renforcement des capacités constitue une réponse structurée et ambitieuse aux défis liés à la gouvernance institutionnelle et financière, ainsi qu’à la transformation numérique, désormais incontournable. Il vise à doter les dirigeants d’outils et de méthodes modernes, à instaurer une culture de redevabilité et de performance, et à bâtir une administration publique orientée vers les résultats, en cohérence avec le Plan National de Développement (PND) et la Vision Côte d’Ivoire 2030.

L’objectif est d’optimiser la gouvernance et la performance de ces établissements, qui jouent un rôle clé dans la mise en œuvre des politiques sectorielles du gouvernement, mais qui peinent encore à pleinement remplir leurs missions. Il s’agit en clair de transposer aux EPN, en tenant compte de leurs spécificités fonctionnelles, sociales et budgétaires, les acquis des réformes menées avec succès au sein du portefeuille de l’État, dont les résultats sont en nette évolution.

Un cadre de gouvernance plus exigeant

« Les EPN gèrent collectivement un budget de plus de 647 milliards FCFA en 2025, avec près de 420 milliards FCFA de subventions étatiques, soit près de 65 % de leur financement. Ce poids budgétaire exige une gouvernance plus rigoureuse, axée sur la planification stratégique, la maîtrise des coûts, la transparence et la mesure de la performance », a souligné Adama Sall, tout en mettant en avant les actions à engager pour relever ces défis. Il a insisté sur le fait que la réussite de la transformation des EPN repose sur une collaboration étroite entre tous les acteurs institutionnels concernés, exhortant les directeurs des EPN à prendre part à la formation avec engagement et détermination.

De son côté, le directeur général des EPN, Daouda Kamagaté, a mis en avant le travail de terrain mené par la DGEPN, qui a permis de cerner les enjeux propres à chaque secteur, mais aussi d’identifier les défis transversaux partagés par de nombreux établissements. Il a également mentionné une étude diagnostique en cours, qui servira à produire un référentiel clair et objectivé, permettant de mieux cibler les leviers d’amélioration et accompagner les réformes. Cet outil orientera l’action de la DGEPN.

Le directeur exécutif de l’INAD-CI, Ted Azouma, a souligné que ce programme permettra aux dirigeants des EPN et organismes assimilés de devenir des managers capables de piloter et bâtir des établissements solides, crédibles et efficaces. Ils seront formés sur la redevabilité, l’intégrité, la stratégie et la responsabilité sociétale, ainsi que sur l’écoute des usagers et la production de résultats mesurables. Une conférence inaugurale, sur le thème « La mission de service public », a marqué l’ouverture de cette session.

Edouard Amichia