La Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), l’Université Félix Houphouët Boigny (UFHB), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) fédèrent leurs initiatives dans le domaine de l’IA à travers un programme d’« appui au développement et à la vulgarisation de l’intelligence artificielle au profit du secteur privé et du développement économique et social en Côte d’Ivoire » (Pro.IA).

Ce programme, lancé ce lundi 21 janvier à la Maison de l’Entreprise, vise à mobiliser universités, entreprises et institutions publiques autour de solutions IA adaptées aux besoins locaux. La vice-présidente de la CGECI, Me Mahoua Fadika-Delafosse, s’est félicitée de cette volonté collective de faire de l’IA un levier concret de transformation économique et d’amélioration de la performance des entreprises, quels que soient leur taille ou leur secteur d’activité. L’ambition est de contribuer à l’essor de l’économie locale par des solutions concrètes basées sur l’intelligence artificielle.

L’enjeu est d’autant plus grand que la Côte d’Ivoire occupe une place modeste dans l’indice mondial de l’innovation, classée 114e sur 132 pays. « Ce retard, nous ne pouvons plus l’ignorer. Il ne reflète ni le potentiel entrepreneurial du secteur privé, ni la richesse créative et intellectuelle de notre monde académique. Il nous revient donc de réagir, ensemble, avec ambition, méthode et engagement », a lancé Mme Fadika-Delafosse.

La Représentante résidente du PNUD en Côte d'Ivoire a expliqué ce retard par le manque d’infrastructures technologiques, le déficit de talents spécialisés et un investissement encore limité dans la recherche et le développement. Mais elle est convaincue que, comme l’ont déjà fait le Rwanda, le Ghana, l’Afrique du Sud ou la Tunisie, la Côte d’Ivoire peut tirer parti du potentiel de l’IA, qui transforme le monde et offre des opportunités immenses pour relever les défis du développement.

Elle a souligné la nécessité d’investir dans les infrastructures de données et les talents locaux, précisant que l’initiative PROJA repose sur trois piliers : redynamiser la recherche scientifique en IA, accompagner les entreprises et start-ups dans l’usage de l’IA, et renforcer la gouvernance de l’IA. Mme Ngamin a ajouté que le programme contribuera à réduire les inégalités, favoriser l’inclusion des femmes et des jeunes, stimuler l’entrepreneuriat et renforcer les capacités nationales.

Pour sa part, Pr Ballo Zié, Président de l’Université Félix Houphouët Boigny de Cocody, a déclaré que « la Côte d’Ivoire doit être productrice de solutions intelligentes, au service de son économie, de ses citoyens et de ses valeurs. » Elle ne doit pas seulement s’adapter, mais construire sa propre trajectoire technologique, ancrée dans ses réalités locales. À cette problématique, le programme PROJA apporte une réponse nationale structurée. L’enseignement supérieur ivoirien, à travers l’université FHB de Cocody, s’engage donc aux côtés des autres acteurs pour faire de l’IA un levier de transformation économique et sociale.

Pr Ballo se félicite de l’ambition portée par PROJA de rapprocher l’université du secteur privé, de transformer les idées en prototypes, puis en produits, en start-ups et en emplois.

Une conversation a eu lieu entre le Directeur Exécutif de la CGECI, M. Stéphane Aka-Anghui, et M. Stéphane Coulibaly, Directeur de l’Innovation, des start-ups et du secteur privé au ministère de la Transition Numérique et de la Digitalisation. Ce dernier représentait le ministre Kalil Konaté, président de la cérémonie.

Emmanuel Akani