La Fédération des organisations professionnelles des producteurs de la filière hévéa de Côte d’Ivoire (FPH-CI) a organisé, le vendredi 8 août 2025, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, sa traditionnelle journée d’information et de sensibilisation à l’intention des producteurs. Cette rencontre, rehaussée par la présence du ministre d’État, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, Kobenan Kouassi Adjoumani, a permis au président du conseil d’administration, Dally Jules, de présenter aux 4 014 délégués villageois réunis les projets majeurs à mettre en œuvre au cours des prochains mois. Il les a mis en mission pour informer et mobiliser les producteurs dont l’engagement est essentiel pour la réussite de ces projets. 

Officiellement investi le 7 juillet 2025, après son élection à l’unanimité le 25 juin 2025, M. Dally s’est engagé à renforcer la compétitivité de la filière et à accélérer la transformation locale des sous-produits de l’hévéa, dans le but d’améliorer durablement les revenus et le bien-être des producteurs.

Pour relever le défi, il prévoit la mise en œuvre de quatre projets d’envergure, portés par le collège des producteurs, afin de maintenir — voire accroître — le niveau de production qui place aujourd’hui la Côte d’Ivoire au rang de premier producteur africain et troisième producteur mondial de caoutchouc naturel.

Les quatre projets structurants 

Le premier projet porte sur une vaste campagne de recherche de plus de 50 000 hectares de terres cultivables en vue de créer des plantations au profit des jeunes, des femmes et des communautés villageoises. Cette opération vise également à étendre l’hévéaculture dans les régions du nord, notamment à Kong (Tchologo) et dans le Bafing. L’initiative respectera les normes de durabilité, assure le PCA.

Le deuxième projet concerne la valorisation de la graine d’hévéa, devenue une source de revenu complémentaire pour les producteurs. Le troisième vise à exploiter et valoriser les bois d’hévéa en fin de vie économique, pour créer des ressources additionnelles et libérer des espaces pour la replantation.

Le quatrième projet est relatif au lancement d’une opération généralisée de traitement des maladies de l’hévéa, notamment le Fomès, avec le soutien du Conseil Hévéa, Palmier à huile, Coco (CHPHC) et de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (APROMAC).

« Ces quatre projets représentent nos défis essentiels du moment », a affirmé M. Dally Jules, convaincu qu’avec le soutien du Président Alassane Ouattara — à qui il a rendu hommage pour les réformes engagées — la filière pourra relever le défi de l’amélioration des performances.

Une filière en pleine croissance 

Le président de l’APROMAC, Charles-Emmanuel Yacé, a également annoncé de nouveaux chantiers : équilibre entre production et capacité d’usinage, création d’une académie des métiers, développement de la deuxième transformation, gestion des risques, démarche de durabilité, labélisation du caoutchouc ivoirien, extension et renouvellement du verger.

Le ministre d’Etat Kobenan Kouassi Adjoumani a salué les efforts de la FPH-CI pour développer la filière et améliorer les revenus des producteurs. Il a trouvé ingénieuse l’idée d’étendre la culture de l’hévéa à Kong et à Touba.

La production ivoirienne croît à un rythme moyen de 21 % par an, passant de 350 000 tonnes en 2015 à plus de 1,6 million de tonnes en 2024, soit près de 11 % de la production mondiale. 64 % ont été exportés vers l’Asie, 23 % vers l’Europe et 11 % vers les Amériques en 2024. Avec 800 000 ha cultivés, plus de 240 000 planteurs pratiquent l’hévéaculture, générant un chiffre d’affaires supérieur à 1 400 milliards FCFA, soit 8 % du PIB national.

Emmanuel Akani