La Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank), basée au Caire, a rendu hommage au Professeur Benedict Oramah à l’occasion de la fin de son mandat, lors d’une conférence dédiée à son héritage institutionnel. Devant plus de 2 000 participants, dont des chefs d’État, dirigeants d’institutions africaines et caribéennes, chefs d’entreprise et anciens présidents de la Banque, le président sortant a rappelé les fondements de sa stratégie.

Dès son entrée en fonction en 2015, le Professeur Oramah a fait de la promotion du commerce et de l’investissement intra-africains le cœur de l’action d’Afreximbank. Il était convaincu que c’était la seule voie viable pour œuvrer au développement et à l’émancipation économique du continent africain. « Notre philosophie est née de la conviction que la seule voie viable pour le développement et l’émancipation économique de l’Afrique consistait à renverser agressivement la stratégie coloniale du “diviser pour régner” », a-t-il déclaré. Il a souligné que « le moteur du développement africain devait être alimenté de l’intérieur », en s’appuyant sur des institutions fortes et une volonté politique affirmée.

Sous sa présidence, le bilan d’Afreximbank est passé de 6 à 44 milliards de dollars. La Banque a lancé des initiatives majeures comme le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), le Fonds d’ajustement de la ZLECAf, les Centres du commerce africain, et la Foire commerciale intra-africaine, qui a généré plus de 170 milliards de dollars en accords commerciaux. Elle a également harmonisé 500 normes industrielles et soutenu la création de zones économiques spéciales.

Afreximbank a joué un rôle clé dans la mise en œuvre de la ZLECAf, le développement industriel, et le renforcement des liens entre l’Afrique, la CARICOM et la diaspora. Pendant la pandémie de COVID-19, elle a mobilisé plus de 12 milliards de dollars pour soutenir l’Afrique et les Caraïbes. La création récente de l’ATDC vise à résoudre les défis logistiques du commerce transfrontalier.

Le nouveau président, Dr George Elombi, a salué son prédécesseur comme « l’un des rares dans le monde, les 0,8 %, qui allient vision et capacité d’exécution ». Il a affirmé qu’Oramah « a transformé des décennies et des siècles de vœux politiques en gains tangibles pour tous les Africains ».

La conférence s’est conclue par des témoignages émouvants de collaborateurs, dirigeants et partenaires, soulignant l’impact durable du Professeur Oramah sur le développement économique du continent.

Edouard Amichia